(1869-1948)Né dans une famille indienne aisée à Porbandar en 1869, Mohandas K. Gandhi fit ses études à Ahmadãbãd puis à Londres, où il devint avocat. Il exerça tout d'abord à Bombay, puis en Afrique du Sud, où il se fit le défenseur des Indiens contre la politique d'apartheid (1893). De retour en Inde, il mena une vigoureuse campagne anti-anglaise : il prêcha le boycott des produits importés d'Angleterre, demandant à chaque Indien de filer et tisser ses propres vêtements. Il fut plusieurs fois emprisonné pour « désobéissance civile ». Fervent avocat de la doctrine de l'Ahimsà (non-violence active) et de l'égalité des droits entre les hommes, il réclama la réhabilitation des Intouchables. Son influence politique fut très grande sur le Parti du Congrès. Emprisonné pendant la guerre (1942-1944), il participa néanmoins aux négociations pour l'indépendance de l'Inde (15 août 1947). Il fut assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, cela fait juste 60 ans. Il a mérité le titre de Mahãtmã (« Grande âme »). Si Gandhi a nourri
sa réflexion chez la plupart des sages indiens, il a cependant
rapidement considéré que la vie contemplative ne pouvait
suffire pour incarner «l'esprit de vérité».
Il était convaincu que la politique demeure le lieu où les
hommes peuvent incarner efficacement la vérité. Et c'est
particulièrement la lecture des ouvrages du russe Tolstoï,
de l'anglais Ruskin et de l'américain Thoreau qui lui fournit les
bases de sa pensée politique, dont la non-violence constitue la
matrice. Tolstoï avec qui il eut une correspondance,
est certainement l'auteur qui l'a le plus influencé. Ses écrits
sur le christianisme, la violence de l'État, la non résistance
au mal par la violence, le devoir de désobéissance l'ont
profondément influencé dans la quête d'une sagesse
universelle et la mise en pratique de la non-violence. Chez Ruskin, il
trouva une nouvelle vision de la vie économique, basée sur
la justice sociale, l'égalité, la répartition des
richesses, le bien public. Avec Thoreau,
c'est la théorie de la non-coopération et de la désobéissance
civile en réaction à l'injustice qu'il découvrit
et qu'il mit en pratique contre l'occupant britannique : non-coopération
à des ordres injustes et refus de payer l'impôt injuste ou
injustifié.
La partie la plus intéressante de ses écrits est rassemblée dans Tous les hommes sont frères (Ed. Gallimard, coll. Folio/essais). En voici un petit extrait :
Gandhi, Aux sources de la non-violence, par R. Jahanbegloo, éd. du Felin (1998). En confrontant les sources auxquelles Gandhi a puisé et la réalité de sa pratique politique, l'auteur nous permet de mesurer quelles furent les véritables influences dans l'élaboration de la philosophie et la stratégie de la non-violence du grand leader indien.
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