Georges Bernanos (1888-1948)Georges Bernanos, écrivain français né à Paris dans une famille d'origine espagnole par son père, d'origine française par sa mère, reçut une instruction catholique. Son œuvre littéraire, notamment le Journal d'un curé de campagne, Sous le soleil de Satan, est marquée par un climat religieux véhément mais aussi par des œuvres de combat assez polémiques : Les cimetières sous la lune, La grande peur des bien-pensants... Mais Georges Bernanos était aussi journaliste à ses heures, et notament dans les hebdomadaires La Bataille et Combat. En lisant ses chroniques publiées entre 1945 et 1948, on est bouleversé par sa lucidité à la lumière des évènements que nous vivons depuis, et il est manifeste que son avertissement solennel n'a pas eu beaucoup d'écho. La
passion de la vérité a déchaîné Bernanos
d'un bout à l'autre de sa vie avec une force accrue. La vérité
a été pour lui comme un être vivant qu'un homme doit
assister dès qu'il voit un danger l'assaillir. Et le danger qui
met Bernanos en action est le plus grave dont la vérité
puisse être non seulement atteinte, mais viciée : non la
négligence, ni même l'erreur ; mais le simulacre, qui est
le faux se faisant passer pour le vrai. Le combat de Bernanos pour la
vérité est un corps à corps sans relâche avec
l'imposture. Le monde en perditionEn pleine crise de l'humanisme chrétien, il clame que le monde est en perdition, que réellement la civilisation chrétienne est morte. Notre dernière chance, pense-t-il, se trouve dans la jeunesse française, dégoutée de tant d'humiliations, de mollesse, de la France dénuée de ressort moral. |