La langue française est celle de la culture

Voici, pour illustrer le sujet, un extrait pris dans la publication des Lyriades de la langue française

“ La langue française est la deuxième langue étrangère la plus choisie dans le monde. Dans les organisations internationales, comme langue de communication mondiale, elle est la langue officielle et de travail de l'ONU (avec l'anglais, le russe, l'arabe, le chinois et l'espagnol), du Conseil de l'Europe, de l'OCDE et de l'OTAN (avec l'anglais), de l'ALENA (avec l'anglais et l'espagnol), de l'Union africaine (avec l'anglais, l'arabe, le portugais et le swahili) (v. R. Renard, Ethique de la Francophonie, CIPA, 2006). L'anglais la première étrangère choisie partout dans le monde !

La langue française est la langue par excellence de la création littéraire. En effet, le français ne trouve de prestige et ne pourra garder son statut de langue internationale, de langue d'émotion aussi, qu'à condition qu'il continue à être illustré. Mais pourquoi les écrivains choisissent-ils la langue française comme langue d'écriture ? Pour les écrivains issus des pays africains francophones, le choix de la langue française peut sembler une contrainte mais différentes sensibilités se font jour dans ce rapport à la langue d'écriture. Dixième langue du monde par le nombre de ses locuteurs, elle est la deuxième langue (après l'anglais), par l'étendue spatiale et par le positionnement comme « langue officielle» dans une trentaine d'États (quarante-cinq pour l'anglais !). Mais proportionnellement cela ne concerne que 2,2 % de la population mondiale, alors que l'anglais est parlé par 92 % et utilisé par 98 % des scientifiques pour leurs travaux. La langue "corporate" a pris place dans les entreprises à la faveur de la mondialisation. Favorisée par le contexte de la mondialisation économique, l’anglais, sous prétexte de rationaliser la gestion du personnel, envahit maintenant le territoire de l’entreprise. De plus en plus de salariés d’entreprises françaises à vocation internationale sont dorénavant forcés de travailler en anglais. Depuis 30 ans, l'influence de la langue française décline et le pourcentage de ceux qui parlent français dans le monde est passé de 2,4 à 2,1%.

Au regard de ce paysage, les efforts fournis pour maintenir la langue française comme langue de communication mondiale et pour développer les études françaises dans le monde sont donc une nécessité vitale, à la fois pour ne pas être complice de l'atrophie du patrimoine linguistique mondial et pour ne pas accentuer la marginalisation de vastes régions du Sud, notamment l'Afrique, pour qui l'accès à la culture et à l'économie mondialisée ne peut se réaliser dans l'immédiat que par elle. L'enjeu serait d'élaborer des actions concrètes de diffusion de la langue française et de négocier son statut dans le paysage linguistique mondial pour ainsi mettre en place une dynamique spécifique capable d'assumer cette situation concrète.

Donc, la mise en place de dispositifs cohérents de formation dans ce secteur demeure ainsi une priorité, de même que l'élaboration de solutions contextualisées qui impliquent une focalisation sur la langue française comme moyen d'offrir des perspectives professionnelles et le développeme d'une coopération régionale. Les internautes francophones sont de plus en plus nombreux mais il serait souhaitable que les créateurs de sites francophones soient encore plus nombreux afin de ne pas laisser l'anglais envahir le net.

On ne peut imaginer inverser la tendance linguistique dans le monde sans la mobilisation de tous les États et gouvernements, celle de milliers de fonctionnaires francophones, ce qui implique la reconquête de la parole des diplomates et agents des organisations internationales et une concertation autour de la promotion du français. L'identification préalable des contraintes susceptibles de limiter l'usage de la langue française dans les institutions permet de circonscrire les déclinaisons tactiques nécessaires.

Pour l'Afrique Subsaharienne, un travail doit être accompli pour permettre de nouvelles approches curriculaires et l'accent doit être mis sur la définition des compétences de base en français dans un contexte multilingue. Ce mouvement doit obligatoirement s'accompagner de mesures spécifiques pour la formation de maîtres de l'école de base par le renforcement de leurs compétences linguistiques en langue française. La question de la qualité de l'enseignement doit être au cœur des préoccupations.”
(J. KILANGA MUSINDE, professeur en sciences du langage à l'Université d'Angers)

Coup de chapeau aux Québécois qui ont su lutter courageusement pour préserver leur langue durant des siècles ! La langue française parlée au Québéc a des intonnations et des mots propres à ce pays, on ne saurait le nier, mais cela ne déplait pas. Ils contribuent à remettre notre belle langue à sa place dans le monde, et à faire remettre à l'honneur notre merveilleuse culture littéraire, esthétique et philosophique. La culture est un enrichissement de l'esprit, une marque d'intelligence et de sensibilité artistique, c'est la caractéristique d'une civilisation avancée. Si vous êtes cultivé(e) vous êtes mieux considéré(e).
La francophonie, bataille d'avenir : plus il y aura de sites web en langue française, notament des sites à connotation littéraire, mieux notre belle langue sera reconnue et perdurera...
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