Fréderic NIETZSCHE (1844-1900)
Ce qu'il y a de bien, avec Nietzsche, c'est qu'il dit tout lui-même.
Pourquoi il est si avisé, pourquoi il écrit de si bons livres,
pourquoi il est un génie, pourquoi il est un destin. Il le déclame
à la fin de Ecce homo :
« Un jour, mon nom sera associé au souvenir de quelque chose
de prodigieux - à une crise comme il n'y en eut jamais sur terre, à
la plus profonde collision de conscience, à un verdict inexorablement
rendu contre tout ce qu'on avait jusqu'alors cru, réclamé, sanctifié.
Je ne suis pas un être humain, je suis de la dynamite.
Et, avec tout cela, il n'y a rien en moi d'un fondateur de religion.
Les religions sont affaire de populace, et après avoir été
en contact d'hommes de religion, j'éprouve le besoin de me laver
les mains... Je ne veux pas de «croyants», je crois que j'ai trop de
malice pour «croire» moi-même en moi. Et je ne m'adresse jamais
aux masses... J'ai une peur panique que l'on aille un beau jour me canoniser.
Je ne veux pas être un saint, plutôt encore un pitre... Peut-être suis-je
un pitre... Et cependant, ou plutôt, pas cependant - car, jusqu'ici,
il n'y a rien de plus mensonger que les saints - c'est la vérité
qui parle par ma bouche. Mais ma vérité est terrible, car jusqu'à
présent, c'est le mensonge que l'on baptisait vérité. - Inversion
de toutes les valeurs: c'est ma formule pour désigner un acte de
suprême retour sur soi-même de l'humanité, acte qui en moi s'est fait
chair et génie. Mon sort est de devoir être le premier homme
convenable, de me savoir en contradiction avec le mensonge invétéré
de plusieurs millénaires. Je suis le premier à avoir découvert la vérité,
par le seul fait que je suis le premier à avoir senti - à avoir
flairé - le mensonge comme mensonger... Tout mon génie est dans mes
narines... J'apporte la contradiction comme on ne l'a jamais fait, et
je suis malgré tout le contraire d'un esprit négateur. Je suis le messager
de bonne nouvelle comme il n'en fut jamais, je connais des tâches
si hautes que la notion même n'existait pas avant moi. Ce n'est
qu'à partir de moi qu'il est à nouveau des espérances.
Avec tout cela, je suis aussi, nécessairement, l'homme de la fatalité.
Car lorsque la vérité engagera la lutte contre le mensonge millénaire,
nous connaîtront des ébranlements, des convulsions séïsmiques et
les bouleversements tectoniques tels que nous n'en avons jamais rêvé,
et qui déplaceront montagnes et vallées. L'idée de politique
se sera alors résorbée en une guerre des esprits, toutes
les formes de pouvoir de l'ancienne société se seront
volatilisées - car toutes reposent sur le mensonge ; il y aura
des guerres comme il n'y en a jamais eu sur terre. Ce n'est qu'à
partir de moi qu'il y aura sur terre une grande politique.» (Extrait
de : Ecce Homo ; Pourquoi je suis un destin)
L'auteur
de ce site réussit le tour de force de rendre accessible à tous l'œuvre
du grand philosophe Frédéric Nietzsche.
Il nous offre un voyage initiatique au cœur de son œuvre plus ou moins
énigmatique, accompagné d'une somme impressionnante d'informations
sur l'origine de la religion chrétienne, sur les manuscrits de
la Mer Morte. Mais c'est également une invitation à la réflexion sur la
nécessité de la philosophie. Bref, un site passionnant qui fait réfléchir.
En téléchargement gratuit : un ouvrage posthume
attribué à Nietzsche, mais qui fut plus ou moins falsifié
par sa sœur, mariée à un Nazi : La
volonté de Puissance |
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