Les baobabs de Saint Exupéry
Dans Le Petit Prince, œuvre illustre d'Antoine de Saint Exupéry,
vous avez une parabole dont le sens n'est pas évident pour tous.
Il est dit exactement ceci :
« Arrachons les mauvaises herbes avant qu'elles ne deviennent
des baobabs qui pourraient envahir notre terre.»
Les baobabs qu'on peut voir à Madagascar sont des abres gigantesques
qui ne donnent pas de fruits, qui ne procurent presque pas d'ombre, dont
le bois n'est pas exploitable, mais qui puisent tellement d'eau du sol
pour grandir que rien d'autre ne pousse.
Saint Exupéry a écrit LE PETIT PRINCE alors qu'il
était en exil aux Etats-Unis, et que la guerre faisait rage en
Europe.
 En
1943, Antoine de Saint Exupéry a écrit cette parabole
car il n'aimait pas la guerre, et il l'avait justement dédié
à un écrivain antimilitariste, Léon
Werth.
S'il faut être
vigilent et arracher les mauvaises herbes avant qu'elles ne deviennent
des baobabs, car ils peuvent pendre toute la place sur la planète
et finalement la faire périr, mais de quoi s'agit-il au juste ?
On a là
une image de la militarisation de la société, avec le complexe
militaro-industriel qui prend depuis la guerre une importance exagérée,
et qui menace la civilisation.
Ces baobabs sont
en quelque sorte des parasites extrêmement ennuyeux, exactement
comme les complexes militaro-industriels. Ils se sont développés
dans de nombreux pays au point de mettre en péril les économies
et la sécurité des peuples du monde entier !
Malheureusement,
50 ans après, les complexes militaro-industriels sont devenus très
puissants sur Terre, et on est tous encore à les financer bien
malgré nous !
Le dernier "discours
à la nation" prononcé par le général
Eisenhower après 8 ans passés à la Maison Blanche
nous mettait en garde face à la montée en puissance du complexe
militaro-industriel. Devant des millions d'Américains stupéfaits,
il déclarait le 17 Janvier 1961 que "nous devons veiller à
ne jamais laisser le poids de cette association de pouvoirs mettre en
danger nos libertés ou nos procédures démocratiques."
* Saint Exupéry fait aussi dialoguer le petit Prince avec un monarque
imbu d'autoritarisme, mégalo sans scrupules, un businessman qui
cherche à s'acaparer tout, un ivrogne, un fonctionnaire qui fait
des gestes automatiques, un vaniteux. Il ne manque que le militaire, totalement
aux ordres d'une hiérarchie, incapable de penser sainement par
lui-même, sans se rendre compte qu'il sert la tyranie, le despotisme,
le totalitarisme. C'est vrai qu'il est impossible de dialoguer avec un
militaire, tellement la propagande le rend aveugle et obstiné...
inconscient de certaines choses comme son manque de liberté de
conscience.
* Le général Eisenhower était bien placé
pour nous prévenir, lui aussi, du danger de la monté du
militarisme et du complexe militaro-industriel.
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